Toulouse-Lautrec: rencontre entre le monde de l’art et du vélo

Jean-François RINGUET

 

 

 TOULOUSE-LAUTREC

Son affiche : la Chaîne Simpson

Une rencontre entre le monde l’art et

le monde du vélo à la fin du XIX°s.

le document  complet est en ligne sur le site du club :

Toulouse-Lautrec et la chaîne Simpson- version_03

« Albicyclotourisme@ffct.org » rubrique « tourisme culture »

 

 

INTRODUCTION

 

En guise d’introduction voici la vue de cette chaîne citée en titre de l’affiche qui la promotionne.

C’est autour d’elle que va s’articuler l’exposé qui suit.

 

 

 

Elle va avoir plusieurs fonctions simultanées et/ou successives :

  • Un rôle mécanique : transmettre le mouvement des pédales à la roue arrière des vélos comme les autres modèles de chaine. Sa vie sera brève :4 ans, liée à son échec commercial.
  • Une mise en valeur à travers un plan de communication très important se déclinant sous plusieurs formes et en particulier l’affiche
  • Un passage du monde industriel et sportif à celui de l’art et de la culture grâce au talent du peintre, qui a reproduit fidèlement cette pièce ; ce n’est pas une liberté prise par l’artiste ou une erreur de proportion. Il en assurera ainsi la notoriété et la pérennité.

 

Conférence pour le centenaire du musée Toulouse-Lautrec à Albi

Le club s’est associé aux manifestations culturelles liées au centenaire de la création du musée Toulouse-Lautrec à Albi.

Il a participé à 1 cycle de conférences organisé pour cette occasion : le secrétaire du club, JF Ringuet, a animé 1 conférence le mercredi 19 octobre 2022 en commentant 1 affiche du peintre,  « La Chaîne SIMPSON », qui se situe au carrefour de l’histoire de l’art et de l’histoire du vélo devant 1 assistance intéressée.

Promenade historique : Les aventures de la Comtesse d’ISEMBOURG dans l’Albigeois

Un petit patrimoine rural de l’Albigeois témoin d’une saga franco-allemande au 17° siècle

Il s’agit de la métairie de La Longagne Haute sur la route de Valence d’albigeois au NE d’Albi et du château de Saliés au sud de cette même ville.
C’est en effet à La Longagne qu’un nobliau originaire du Languedoc, uncertain Massauve, se réfugia après un certain nombre de péripéties :
Une offense au Roi louis XIII, une fuite en Allemagne, un accueil dans la famille des Hohenzollern qui donnera plus tard des rois à la Prusse, l’enlèvement consenti de la très jolie femme de son hôte Anne Marie, comtesse d’Isembourg, leur retour à Paris où ils se font passer pour frères et sœur, à nouveau la fuite pour le Tarn pour se mettre à l’abri des recherches du mari malgré l’appui de Richelieu, leur installation à La Longagne, l’intervention de l’évêque d’Albi grand seigneur amateur de jolies femmes, la séparation du couple , l’entrée au couvent de la dame qui racontera ses aventures à Antoinette Salvan de Salies châtelaine et écrivaine qui appartenait au mouvement dit « précieux »  avec la duchesse de Rambouillet et d’autres. Elle en fera un roman : » la duchesse d’Isembourg » très favorable à l’héroïne. Cette auteure était très en avance sur son temps et réclamait déjà pour les femmes égalité des droits, indépendance et même accès à la prêtrise. Elle est considérée comme un précurseur du féminisme.

JF RINGUET

Pour lire la suite de l’article, cliquer ci dessous:

La Comtesse d’Isembourg 

Les Monuments aux Morts : 1 lieu de mémoire dans nos villages.

Les Monuments aux Morts

Dans la lecture des paysages urbains, et parmi les monuments de nos villes, se trouvent   dans toutes nos communes un certain nombre d’entre eux qui ornent  les places centrales de nos villages même les plus humbles : les monuments aux morts ; des listes, trop longues, hélas , de noms y figurent et témoignent des énormes pertes en vies humaines que provoqua la Grande Guerre de 14-18  ( 1 400 000 morts et le double de blessés) en particulier dans certaines classes sociales : paysans majoritaires dans l’infanterie, cadres moyens et supérieurs ( ingénieurs, enseignants) souvent officiers de réserves dans des grades  qui les conduisaient à s’exposer au feu de l’adversaire à la tête de leur compagnie.

C’est souvent qu’au cours de nos randonnées, nous faisons une pause sur ces places pour un rendez- vous, une pause ravitaillement… ; ils méritent un peu d’attention de notre part en particulier sur le choix de la statuaire qui a présidé à leur édification.

Ils ont été érigés dans les années 20 (la plupart entre 1919 et 1923) par les communes avec une aide de l’Etat, proportionnelle aux nombres de soldats disparus et des souscriptions ; cette aide eut plusieurs conséquences :

+des communes ont « emprunté » à d’autres des disparus pour avoir une aide plus conséquente.

+elle a fait vivre tout un peuple de sculpteurs de valeur artistique très variable qui proposaient parfois des modèles sur catalogue.

+seules de très rares communes n’ont eu aucun soldat tué au cours de ce conflit.

 

Ces monuments font encore l’objet autour du 11 Novembre, du 8 mai ou de la fête votive du village d’un rituel social très codifié qui tend à se modifier de plus en plus à mesure que l’on s’éloigne dans le temps de cette période : dépôt de gerbe en présence des corps constitués, des enfants des écoles, discours, sonnerie militaire « Aux morts », défilé de troupes et d’anciens combattants. Il se déroule dans le temps et l’espace dans des lieux précis et en se succédant : place du village, mairie, église avec messe solennelle…

Un coup d’œil, même rapide permet d’en distinguer plusieurs types, dont le choix a dépendu des tempéraments politiques locaux à l’époque où ils furent érigés, soit dans un espace civil soit dans un espace religieux (église, chapelle, cimetière attenant, etc…):

 

Le monument civique le plus répandu

C’est une stèle, nue, parfois sous forme d’une pyramide, érigée dans un espace dominé par la mairie, avec, pour toute inscription, outre le nom des morts, la formule consacré : « la Commune de ……. à ses enfants morts pour la France ». La stèle ne comporte aucun emblème allégorique si ce n’est la Croix de Guerre, décoration due aux morts pour la France. Le dépouillement ultime est atteint quand on en arrive à une simple plaque au mur de la Mairie ou dans l’église, mais l’essentiel du devoir de mémoire est fait : civisme et souvenir.

Ces monuments sont les plus fréquents et les plus laïques.

 

Le monument patriotique

Il se dresse, comme le précédent, bien en vue, à un carrefour où une place publique. Les inscriptions évoquent ‘honneur, la gloire, l’héroïsme. Des statues allégoriques apparaissent : coq gaulois, victoires aux ailes déployées accompagnant ou non des statues de Poilus triomphants brandissant un drapeau, foulant un casque à pointe, montant la garde. C’est un monument à la Victoire.

 

Le monument patriotique funéraire

C’est une variante du précédant : le Poilu est blessé ou agonisant, comme à Saurs dans le Tarn. Ils sont souvent près de l’église ou du cimetière, ils peuvent porter une croix. Une variante plus simple peut être un drapeau sur une tombe ou sur une croix. Ils glorifient le souvenir des morts et leur sacrifice.

 

Le monument pacifiste

La référence à la Patrie, à la France peut disparaître, des soldats mourants ou morts sont représentés avec réalisme.

Ces gisants sont veillés par des pleureuses comme à Lodève, une mère ou et une épouse comme à Lavercantière dans le Lot (celle qui a servi de modèle avait perdu son mari et son fils dans le cataclysme), ou un frère d’arme : c’est un témoignage de compassion que traduit l’inscription de celui de Lavercantière : « PAOURES DROLES ».

Plus engagés dans la contestation ils peuvent porter des inscriptions contre la guerre, appuyées d’une statuaire adéquate comme à Gentioux dans la Creuse où un enfant lève le poing devant l’inscription « Maudite soit la guerre ». Ce monument présente 2 particularités : la première c’est qu’il il a fallu attendre 1981 et l’arrivée des socialistes au pouvoir pour qu’il soit inauguré et la seconde a voulu que ce village se trouve sur le trajet qui conduit au camp de La Courtine ; en conséquence les officiers faisaient détourner la tête aux troupes qui passaient devant dans les années 20 et 30 en arguant du fait qu’il fallait dire non à la guerre offensive mais oui à la guerre défensive. Les stratèges apprécieront.

Ces monuments purement funéraires soulignent l’ampleur du deuil sans le justifier et penchent donc vers le pacifisme.

On pourra ainsi un peu plus de sens à ses monuments au cours de ses randonnées lors d’un arrêt sur la place du village.  Un regard même rapide est suffisant pour saisir l’esprit qui a présidé au choix du monument.

 

Pour approfondir ce thème, on pourra se reporter à l’ouvrage « Les Lieux de Mémoire » éditions Gallimard ou à la revue fédérale n°485 d’Octobre 2000 qui a consacré un dossier à ce sujet.

   Monument patriotique – Saint Affrique (12)

 

Monument patriotique funéraire – SAURS (81)

 

 

 

 Monument civique – Sainte Cécile (81)

 

 

Monument pacifiste à GENTIOUX (23)

 

 

 

 Monument pacifiste – Lavercantiere (46)

 

 

JF RINGUET

Le TANDEM en chansons

Le tandem en chansons

Dans le Télérama n° 3469, une historienne, Nicole Masson  parle de la période du front populaire et signale que le tandem figure à juste titre dans l’iconographie de ces moments où les congés payés étaient une mesure inespérée. Nous savons pourtant grâce à notre cyclo historien Raymond Henry, que la pratique du cyclotourisme (vélo et tandem) n’est pas apparue subitement à l’été 36 mais se développait déjà au cours des années précédentes avant de s’amplifier lors de ce mouvement social.

Mme Masson  met en exergue une chanson sur la pratique de la machine double interprétée par Jean Fred Mélé dont voici quelques phrases :

Je fais du tandem/tu fais du tandem/c’est bon pour l’hygiène et ça nous promène/je t’aime/en avant les cheveux au vent/on s’aime en faisant du tandem

Ce qui témoigne d’une grande joie de vivre.

On trouvera sur le net (Wikipedia) :

+La bio du chanteur : « Jean-Fred Mélé-Biographie ».

+Le texte complet de la chanson : « Jean Fred Mélé/tandem-WikiaParoles-Wikia ».

+ La chanson interprétée : « Tandem-Jean-Fred Mélé-You Tube ».

 

JF RINGUET

CODE de la ROUTE : 100 ans

Il y a 100 ans : 27 mai 1921

Le Code de la route est mis en place

(Pourquoi nous avons failli rouler à gauche)

 

Attention !  Voiture en face, serrez à droite, peut-on entendre souvent dans nos pelotons de cyclos !

En effet, il nous est fait obligation de circuler sur la droite de la chaussée depuis cette date (même si Vélocio dès 1902 était plutôt partisan de la gauche !).

Voyons cela de plus près.

Ce code est l’œuvre d’une série de commissions mises en place après les graves accidents de la course Paris-Madrid (annulée à Bordeaux par le gouvernement) à partir de 1903. Elles ont été chargées de faire la synthèse des réglementations existantes : 1851, loi sur la police du roulage ; 1896, sur les cycles ; 1899, sur les automobiles. La dernière en 1908 élaborera le document définitif de 1912-1913 qui, faute à la guerre, ne sera mis en place qu’en 1921.

Voici son titre :

« Décret concernant la règlementation de l’usage des voies ouvertes à la circulation publique ».

C’est un décret qui évite ainsi un débat parlementaire, on ne parle pas de code tout de suite car ce n’est pas une loi, ce qui est du ressort du Parlement. Un tour de passe-passe administratif le rattache à la loi de 1851 ! On y retrouve les articles : permis de conduire, règles de priorité, maîtrise et non- limitation de la vitesse hors poids lourds, éclairage…et ce qui nous intéresse : le sens de circulation fixé à droite :

« Serrer à droite pour croiser, dépasser par la gauche, sur toutes les routes, avec interdiction de prendre la moitié gauche de la chaussée sauf pour les dépassements, avec autorisation de circuler au centre. ».

 

On roulera donc de façon définitive en France à droite mais ce sera après de longs débats.

Les quelques lignes qui suivent montrent que cette affaire qui affecte la vie quotidienne de chacun de nous remonte loin dans l’histoire et fait l’objet de nombreux articles sur internet. Le sens de circulation implique la façon de croiser par la droite ou la gauche, il est lié aux moyens de transport de l’époque (cheval, automobile). On peut supposer que les usagers utilisaient au maximum le centre de la route plus praticable avant de croiser par le bon côté.

 

 

De l’Antiquité au 18 siècle : le règne du cheval et de la circulation à gauche

De l’antiquité jusqu’au milieu du XIX siècle et les diligences, c’est le règne du cheval, fantassins et cavaliers, droitiers en majorité, portent l’épée à gauche ainsi plus facile à dégainer. Le bouclier du même côté protège le cœur, organe vital ? Les montoirs qui permettaient d’enfourcher le cheval étaient toujours placés sur la gauche de la chaussée. Le monde de l’équitation actuel respecte toujours cette tradition. Les cochers (diligences…) assis à droite (ou éventuellement au centre s’il est seul) pouvaient tenir les rênes de la main gauche et manier le fouet de la main droite dans un espace plus dégagé sans rencontrer d’obstacles (arbres, piétons…) ni heurter le passager assis à sa gauche.

Ces explications ne reposent malheureusement sur aucune trace historique ou documents (pas d’histoire sans documents dit-on).

Attelage-Tandem avec cocher à droite

 

Néanmoins, c’est en 1300 que le Pape Boniface VIII (1295-1308) promeut un texte officiel : organisateur d’une année sainte à Rome (un Jubilé) suite à la perte de Jérusalem, l’afflux des pèlerins le conduit à imposer aux pèlerins de circuler à gauche dans la ville. Ce texte sera par la suite étendu à toute l’Europe catholique de l’époque. En 1756 un texte impose de franchir le pont de Londres en circulant à gauche, ; en 1772 en Ecosse et en Angleterre, en 1835 au pays de Galles de circuler à gauche.

Cette pratique quasi universelle va changer progressivement dans certains pays pour des raisons diverses (pratiques, économiques, politiques) puis se répandre.

Le chariot Conestoga : vers le passage à droite.

 

En Amérique (Pennsylvanie) apparaît vers 1750 un nouveau type de chariot élaboré par des descendants de colons allemands: le Conestoga dont une adaptation moitié plus petite (le schooner de prairie) sera immortalisée par la conquête de l’Ouest. Il a 4 grandes roues, peut porter des charges importantes, il est tiré par 6 à 8 mules ou bœufs. Il n’y a pas de siège pour le cocher remplacé par un ou deux postillons juchés sur le cheval de gauche de la ou des dernières paires qui surveille ainsi le croisement avec un véhicule arrivant en face en gardant sa droite. On peut aussi déployer son fouet pour contrôler les autres chevaux. Ce sens sera imposé dans cet état en 1792 et gagnera les autres Etats, il se développera aussi en Europe continentale (mais pas en Angleterre vues les normes du réseau routier et les faibles besoins en transports volumineux) et va favoriser la circulation à droite.

En France ce sera le fait de la Convention qui va prescrire la circulation à droite par une « Proclamation du conseil exécutif provisoire du 30 mai 1793 (An II) » :

« Article I : les charretiers, rouliers, et autres conducteurs de voiture qui fréquentent les grands chemins tiendront invariablement leur droite sans se détourner ou dévier à moins qu’ils ne soient forcés par quelque obstacle de manière à ce que leur voiture et celle venant du côté opposé qui tiendront aussi leur droite passent respectivement lorsqu’elle se rencontreront à la gauche les unes des autres ».

Une réaction politique contre le Pape en ces temps de constitution civile du clergé ?

La Révolution, l’Empire et voilà Napoléon Ier° à la conquête de l’Europe : une théorie discutée vue la brièveté de son action, voudrait qu’il ait imposé ce sens de circulation en faisant marcher ses troupes à droite pour perturber l’ennemi, en l’attaquant aussi par ce côté et en opposition à l’Angleterre qui circulait toujours à gauche. On peut en effet remarquer que les pays occupés par Napoléon roulent tous à droite sauf la Suède (qui y est passé en 1967 seulement). La France s’habitue à circuler à droite.

A la jonction des 19° et 20° siècles, l’arrivée sur les routes des automobiles va relancer le débat du choix au sein des commissions avec 3 questions : le sens, la possibilité d’occuper le milieu de la chaussée et une troisième qui peut paraître incongrue : la position du siège conducteur, à droite ou à gauche. Cette dernière va enflammer les débats entre les constructeurs, la presse spécialisée, les tenants encore nombreux de la traction animale et …la mode ! Ce sera loin d’être anecdotique, vu l’ampleur des débats.

En effet :

  • Les deux tiers de la circulation sont encore hippomobiles donc un conservatisme certain pour les anciennes pratiques.
  • Le charretier ou le paysan conduit à pied son attelage par la gauche.
  • Le postillon est monté sur le cheval de gauche comme on l’a vu plus haut.
  • Le cocher est sur la voiture dans un siège à droite ou au centre.

Les automobilistes qui avaient auparavant voiture attelée et cocher imposent aux constructeurs le siège à droite ce qui fait plus distingué, le siège à gauche est moins noble que le siège à droite ! La mode l’emportait donc sur la sécurité, pourtant on savait déjà que les automobiles avec le siège à gauche avaient moins d’accidents alors qu’avec le siège à droite, il fallait se déporter sur la moitié gauche pour voir ce qui venait en face.

Corollaire : la commission de 1909 proposa de résoudre la question en laissant le siège à droite mais en changeant le sens de circulation en le remettant gauche ! Consciente néanmoins de l’étrangeté de cette proposition, elle rédigea le document de façon à ce que les instances délibératives puissent inverser simplement les termes droite et gauche sans reprendre le texte. C’est ce qui arriva !.

De Dion-Bouton est un constructeur français d’automobiles de qualité, d’autorails et de moteurs de la fin du XIXe siècle et du début du XXe siècle fondé en 1883 par Jules-Albert de Dion, Georges Bouton et

Charles-Armand Trépardoux. Le volant est à droite.

Conclusion

Le texte définitif, prêt en 1912/1913 ne sera adopté qu’après la guerre en 1921, la circulation à droite est confirmée. Il comportait 35 pages (l’actuel en a 1700).

Actuellement, un tiers des pays roule à gauche, les 2 autres tiers roulent à droite. En 2000, les pays circulant à gauche avaient un taux plus élevé de piétons tués que dans les pays de même niveau de développement circulant à droite.

 

 

 

Sources :

Wikipédia, article « sens de circulation »

Usages et usagers de la route de Jean Orselli, éditions de L’Harmattan

Journal Auto plus, n° 1708,28 mai 2001

 Merci à Beatrice Bernard   maquettiste qui a mis l’article en forme.

 

 

JF RINGUET

Albi Cyclo Tourisme

Commission sécurité FFCT

(Groupe de travail : Technique)

Jfgr81@free.fr

TANDEM : Origine du mot

TANDEM……un adverbe latin riche en changement de sens

Au fil du temps, ce terme a recouvert des concepts différents, des Romains à nos jours.

Voici un petit résumé de son histoire :

Etymologie :

Le mot tandem se décompose d’après le dictionnaire latin-français Gaffiot en « tam » adverbe démonstratif qui signifie « tant, autant, si, à ce degré » et « dem » » qui est un suffixe démonstratif.

Au temps des Romains :

Ce mot latin signifie « enfin ou longtemps ou tellement ». Il est devenu célèbre chez les latinistes parce qu’il a été prononcé en particulier par le grand orateur Cicéron, Consul de la République en 63 av JC pour dénoncer la conjuration du sénateur Catilina. Il a prononcé 4 discours (l’ensemble forme les Catilinaires). Le premier commence par l’exorde suivant :« Quo usque tandem abutere, Catilina, patientia nostra ». Voici la traduction, qui rappellera à ceux qui ont fait du latin au lycée il y a quelques décades les moments délicats passés sur les versions latines à manier le dictionnaire latin-français, le Gaffiot :« Jusqu’où, enfin, Catilina, abuseras-tu de notre patience ? ».

Au 18°s en Angleterre :

Il désigne dès 1785 une voiture tractée par des chevaux attelés en flèche, c’est-à-dire l’un derrière l’autre en 2 colonnes plus ou moins longues. Il finira par désigner une voiture haute à 2 roues tirées simplement par 2 chevaux sur la même ligne.. Ce système permettait de circuler sur des routes étroites et plus astucieusement pour aller à la chasse : le cheval à l’arrière, entre les brancards assurait les deux tiers de la force de traction, celui de devant le reste ; le cheval à l’avant était ainsi ménagé.  Une fois arrivé sur le lieu de chasse, il était dételé et enfourché par son propriétaire qui pouvait ainsi suivre ladite chasse. Ce type d’attelage était donc d’une grande longueur et mettait un certain temps à défiler devant les piétons. Des étudiants en latin se seraient mis après le passage à crier « tandem » c’est-à-dire « enfin » pour effrayer les chevaux et railler les propriétaires de ces attelages. C’était péjoratif. L’hypothèse de l’invention de cet attelage par un certain Lord Tandem n’est plus à l’ordre du jour.

Epoque actuelle :

Au fil des années, ce terme perdra sa charge   contestataire et passera dans le langage courant pour désigner simplement cette façon d’atteler. Il va ensuite indiquer tout ce qui va en double : la voiture hippomobile comme on vient de le voir, puis un cycle (notre cher tandem) en 1884, toutes les machines et même deux personnes ou deux groupes travaillant à une œuvre commune ou bien dans une entreprise. Il servira aussi de titre à des films, des chansons, des séries télévisées et restera un symbole des années trente !

 

Sources :

Wikipédia : article « tandem hippomobile »

Wikipédia : article « types d’attelage CARPE »

 

JF RINGUET

Albi Cyclo Tourisme

Jfgr81@free.fr

CYCLOTOURISME et CHANSONS

Voici 2 chansons des années 1930 ayant pour thème le cyclotourisme.

  • La Marche des cyclos , chantée par Dalibert
  • Le tandem en chanson, chantée par Jean- Fred Melé
  •  Le tandem figure à juste titre dans l’iconographie des années 1930 où les congés payés étaient une mesure inespérée. Nous savons pourtant grâce à notre cyclo historien Raymond Henry, que la pratique du cyclotourisme (vélo et tandem) n’est pas apparue subitement à l’été 36 mais se développait déjà au cours des années précédentes avant de s’amplifier lors de ce mouvement social.

    Voici quelques phrases d’ une chanson sur la pratique de la machine double interprétée par Jean Fred  Melé  à l’époque :

    Je fais du tandem/tu fais du tandem/c’est bon pour l’hygiène et ça nous promène/je t’aime/en avant les cheveux au vent/on s’aime en faisant du tandem

    Ce qui témoigne d’une grande joie de vivre.

    On trouvera sur le net (Wikipedia) :

    +La bio du chanteur : « Jean-Fred Melé-Biographie ».

    +Le texte complet de la chanson : « Jean Fred Melé/tandem-WikiaParoles-Wikia ».

    + La chanson interprétée : « Tandem-Jean-Fred Melé-You Tube ».

     

    JF RINGUET

     

CYCLOTOURISME et LITTERATURE

CYCLOTOURISME et LITTERATURE

Gabriel Chevallier : les héritiers Euffe

 

 

« Les héritiers Euffe », c’est le titre d’un ouvrage de Gabriel Chevallier, (l’auteur du roman très connu « Clochemerle » paru édit en 1945 et paru aux éditions PUF (Presses Universitaires de France) puis réédité en 1965 aux éditions Brodard et Taupin. Il met en scène   la bourgeoisie de Grenoble dans les années trente. Il décrit le milieu des cyclotouristes grenoblois en connaisseur attentif de nos pratiques dans l’un des chapitres de cet ouvrage toujours disponible en librairie.

Voici un extrait :

La préparation de la randonnée

Brusquement, le vendredi 2 mai, il y eut un petit coup de printemps. Ce n’était pas un printemps bien affermi mais on sentait son haleine de lilas et le ciel, au-dessus des pics reparus avait tendu un beau bleu d’étendard neuf. Il est certains passages des saisons ou les femmes ont des épanouissements de fleurs, lourdes de pollen. Les Grenobloises, sautillant des hanches, se mirent à sourire et à être belles, et les Grenoblois y virent un présage. Mais était-ce avant -gout, signal ou duperie ? Il fallait encore attendre pour se prononcer. Il arrive que le printemps dauphinois fasse de faux départs et donne de fausses joies

Le samedi teint les promesses de la veille La Bastille s’éveilla sous un éclairage qui ne pouvait tromper.la qualité de la lumière qui faisait scintiller le Moucherotte et le Saint Eynard annonçait une journée réussie. Des milliers de cœur se mirent à battre sur un autre rythme, et les chansons affluèrent aux lèvres. Les jolies cyclistes grenobloises animèrent les avenues de leurs chevauchées gracieuses et du spectacle de leurs jambes agiles. On reprit les projets abandonnés. Le bonheur fut une chose d’une simplicité merveilleuse qu’on touchait déjà de la main.

Ce jour-là, vers treize heures, dans la rue Turenne, un homme descendait les escaliers d’un immeuble en portant sur l’épaule une précieuse bicyclette, teintée d’aluminium, qu’il prenait grand soin de ne pas heurter contre les murs. L’homme sortit du couloir, vint accoter sa machine au trottoir et se mit en devoir d’achever les préparatifs par quoi un fanatique du cyclotourisme procède à une longue randonnée méthodiquement conduite.

Ce fervent cycliste avait lui-même une tenue étudiée pour la pratique de son sport favori. Il portait des pantalons de golf qui laissent le genou bien libre pour pédaler et dont les poches étaient fermées par des languettes de sécurité. Il avait des chaussettes de laine qui tiennent le pied chaud dans la chaussure basse et légère un chandail de laine par-dessus la chemisette, et par-dessus le chandail un blouson de toile imperméable, façon ski, qui s’ajustait au moyen d’une fermeture Eclair.

Le cycliste soupesa sa machine avec satisfaction heureux de se dire que son poids allait à peine à 11kilos, avec ses pneus demi ballon en pur para, ses deux freins infaillibles, ses dérailleurs, ses garde-boues, son timbre puissant, son éclairage électrique et le compteur de vitesse. C’était ce qui se faisait de mieux en machine de ce genre, tous accessoires duralumin, à la fois robuste, pratique et légère. Avec la même satisfaction, soulevant les roues l’une après l’autre, il les fit tourner, vérifiant le centrage impeccable des jantes. Il fit sauter la chaine sur chacune des huit dentures qui donnaient des multiplications variant entre deux mètre dix et sept mètres soixante, gamme étudiée pour passer partout, malgré le pourcentage des pentes, la qualité des chemins ou la résistance du vent.

Cela fait, le cycliste s’occupa de son équipement. C’est à dire qu’il fit entrer dans ses sacoches et arrima sur son petit porte- bagages un petit attirail de camping, des vivres, une trousse à pansements, un nécessaire de réparation, une petite gourde d’alcool, ses outils bien accessibles, etc. Chaque chose avait sa place, intérieure ou extérieure, choisie en fonction du besoin de l’objet. Tout était serré par des courroies ou des attaches élastiques…Quand ce fut terminé, l’homme se recula pour contempler sa machine, se demandant s’il n’avait rien oublié. Et précisément :il avait laissé en haut sur un petit coin de cheminée, une petite boîte contenant un faux maillon de chaine, des capuchons de valve, du chatterton…

Fin de l’extrait

Pour lire le chapitre complet, suivre le lien suivant :

cyclotourisme et littérature –

 

 

Jean François RINGUET

ALBI-CYLO-TOURISME

jfgr81@free.fr